C’est à la frontière du réel que Karin Serres nous transporte dans ce monde où les oiseaux ont disparu.
Nous voyageons dans le monde intérieur de la narratrice, Petite Boîte d’Os, fille de pasteur, qui raconte ce qu’elle voit, ce qui la touche au fur et à mesure du périple de sa vie : ceux qui l’entourent dans ce paysage où le lac, les poissons et les morts sont omniprésents – traditions, moments de joie, drames de la vie, rudesse des rapports humains et histoire d’amour – Un petit univers fragile aux confins de la civilisation où se frotte notre monde réel et tout son possible.
Monde sans oiseaux est une fable moderne à la poésie délicate et à l’écriture finement ciselée qui déroule le cycle d’une vie ; alliant culture ancestrale et récit d’anticipation, interrogeant sans cesse notre rapport à la Nature.
Où sommes-nous dans ce roman ? Dans un imaginaire poétique, fantaisiste, fantasque, mais pas que… une sorte de fable, donc, qui nous parle de nous, espèce menacée sur une planète déjà bien abîmée. Mais qui parle avant tout de ce qu’est le déroulement d’une vie, de ce que l’on en fait : de la naissance à la mort, avec ses joies, ses peines, ses chaos, ses attachements. Rien n’est dit explicitement, il faut simplement accepter de suivre Petite Boîte d’Os et de se laisser guider par cette belle leçon de vie et d’amour.